Élevage et émissions de gaz à effet de serre au regard du changement climatique

Description

L’exposé fera l’état de l’art sur la contribution de l’élevage aux émissions de méthane et plus généralement au réchauffement climatique et envisagera les différentes pistes pour réduire les émissions au moins dans le cas de l’Europe.

Dans une première partie nous rappelons la réalité du réchauffement climatique et la place qu’y tient le méthane. Les sources de méthanes sont diverses, elles peuvent être d’origine naturelle ou liée aux activités humaine notamment le secteur de l’énergie, celui des déchets et bien sûr l’élevage. Les émissions de l’élevage sont principalement dues aux ruminants du fait des fermentations dans le rumen. De ce fait les émissions de méthane de l’élevage ne pourront pas être totalement annulées car elles tiennent à l’aptitude unique des ruminants à valoriser la cellulose de la végétation et à entretenir les prairies et les milieux difficiles. Le méthane est mis en avant depuis la COP 26 de Glasgow car c’est un gaz à puissant effet de serre et dont la durée de vie dans l’atmosphère est courte. Donc toute réduction des émissions aura un effet rapide sur le réchauffement climatique contrairement à la diminution du CO2 qui continuera à s’accumule dans l’atmosphère même si on réduit les émissions.  Nous replacerons la France et l’Europe dans le contexte mondial pour montrer que l’importance des émissions et les dynamiques à l’œuvre sont très contrastées. L’élevage européen est petit en regard de l’élevage mondial, il est de très loin celui qui émet le moins de méthane par kg de lait et de viande et celui qui est de longue date engagé dans une diminution de ses émissions, notamment du fait de la diminution des effectifs, alors que celles-ci vont continuer de s’accroitre sur les autres continents.

La seconde partie permettra d’envisager les voies de réductions des émissions. Nous montrerons que la baisse trop importante des effectifs d’animaux, bien que souvent évoquée dans les médias comme la seule piste, aurait des contreparties négatives en France qu’il nous faut éviter : perte d’autonomie alimentaire si la consommation de lait et de viande ne diminue pas en proportion et surtout la diminution des surfaces en prairies avec des effets majeurs sur le déstockage de C des sols et la perte de biodiversité. En complément d’une baisse bien maîtrisée des effectifs, les possibilités de réduction de l’intensité des émissions de méthane (les émissions par kg de produit) sont importantes et certaines peuvent être mises en jeu rapidement pour atteindre les objectifs de la stratégie nationale bas carbone. Elles concernent la génétique des animaux, la conduite des élevages, l’alimentation des troupeaux. Il est aussi possible de compenser une partie des émissions des vaches par le stockage de C sous prairies.

L’élevage bovin qui valorise des prairies / parcours est multifonctionnel, il produit des biens publics précieux pour l’ensemble de la société et son rôle ne se limite pas à la production de lait et de viande.

Jean-Louis Peyraud, membre de l'Académie d'agriculture de France

Détail
Thème
Divers
Conférencier
Jean-Louis PEYRAUD
Prix
Gratuit pour les adhérents
Date
25/11/2024 14h30
Lieu
Maison des associations
Durée
01h30
Nombre de place
250