(Le Commonwealth, un édifice en péril ?)

Entre le 17e siècle et le début du 20e, le Royaume-Uni va constituer le plus grand empire colonial jamais réalisé.
Même si, depuis l’Angleterre, des tentatives de peuplement eurent lieu à la fin du 16e siècle en Amérique du Nord, les historiens estiment que ce sont les 41 passagers du « Mayflower » qui y ont fondé la première colonie digne de ce nom en 1620.
Au fil des siècles, pour des raisons économiques, religieuses, démographiques ou politiques, le Royaume-Uni va s’emparer de territoires sur tous les continents sous forme de colonies, de protectorats ou de dominions. En Asie (Indes, Malaisie, comptoirs en Chine, …), en Afrique (Égypte, Soudan, Kenya, Nigéria, Côte de l’Or…), dans les Caraïbes (Jamaïque, Bahamas). Un continent, l’Australie, sera colonisé à partir de 1790.
Cet empire connaîtra son apogée après la 1re guerre mondiale lorsque les Anglais récupéreront les possessions allemandes en Namibie et au Cameroun.
Mais, dès le début des années 1920, des mouvements de rébellion apparaissent dans certains territoires, en Inde par exemple.
En 1926, une conférence est organisée à Londres pour créer le Commonwealth avec pour objectif de sauvegarder l’influence britannique dans le monde suite à la lente disparition de cet empire colonial que l’on pressent.
Composé de 6 membres au début, il en compte 56 aujourd’hui, regroupant 2 milliards et demi d’habitants, soit le tiers de la population mondiale.
Étrangement, alors que certains pays montrent des velléités de quitter le Commonwealth (Canada, Bahamas), deux anciennes colonies françaises, le Togo et le Gabon, y ont adhéré en 2022.
Deux ex-colonies britanniques, le Nigéria et le Ghana, viennent d’adhérer à l’Office International de la Francophonie.
Des séquelles de la Guerre de Cent Ans… ?

Jacques Forget, conférencier, professeur d'anglais