Yvonne Knibiehler, Régine Goutalier, Eugénie Eboué-Tell, Henriette Célarié, Anaïs Le Noël de Groussy, Germaine Le Goff, Aoua Keïta, Joséphine Baker, Djamila Boupacha, Djamila Bouhired, Germaine Tillon, Gisèle Halimi… et bien d’autres encore. Quelques noms connus, d’autres pas, et pourtant…
Toutes ces « femmes au cœur du monde colonial et postcolonial » méritent qu’on rende visibles leurs apports et corrige leur statut de « moitié oubliée » dans un récit historique marqué du sceau « d’une masculinité hégémonique ».
C’est ce qu’a fait Nicole Lucas, agrégée et docteure en histoire contemporaine, diplômée en histoire de l’art, en les évoquant lors de la conférence de rentrée de l’UTL, qui s’est déroulée le 15 
septembre dans l’auditorium du 306 (ex Maison des associations), devant un public de 250 personnes.
Elle nous a montré comment certaines de ces femmes — historiennes, voyageuses, écrivaines, anthropologues — en ont fait connaître et reconnaître d’autres — institutrices, politiciennes, sages-femmes, artistes, militantes. Mais aussi comment ces femmes engagées ont dénoncé et brisé les stéréotypes véhiculés dans les expositions coloniales, sur les affiches, dans certains récits et comment elles ont construit, au rebours d’« une machine » à images au service des idées colonialistes, une histoire contrastée et hétérogène, liée notamment aux cultures et sociétés locales.
Au fil de sa conférence, passionnée et passionnante, Nicole Lucas, en rendant hommage à ces personnalités fortes au service de leurs semblables et d’un récit historique renouvelé, leur a, à son tour, « redonn[é] vie et dignité ».
Bibliographie :
Nicole Lucas et Danielle Ohana, Femmes à l’épreuve de la colonisation et des indépendances : abécédaire raisonné, Ed. Le Manuscrit, 2023.
Nicole Lucas, Vincent Marie, Gilles Ollivier, Arts et histoire des colonisations françaises et des indépendances : abécédaire raisonné, Ed. Le Manuscrit, 2021.