Artistes et intellectuels, dans un contexte social et politique spécifique, témoignent en pionniers de la culture coloniale. Ils offrent alors au regard ou la lecture une palette esthétique complexe et évolutive, récemment revisitée par la muséographie ou les expositions. Dans un second temps, au XXème siècle, tous ces créateurs, entre raison et passion, interrogent l’univers colonialiste pour le critiquer (A. Gide), le railler (Assiette au beurre), sensibiliser à d’autres mondes (P. Loti). Des courants innovants (surréalisme), des engagements collectifs ou individuels (G. Tillion) vont contribuer à éveiller les consciences, à soutenir les mouvements anticoloniaux, voire les résistances. Désormais inscrites dans le continuum historique, ces « traces artistiques et intellectuelles » s’inscrivent même dans le récit mémoriel (A Djebar ou A. Zeniter).
Nicole Lucas, agrégée et docteure en histoire