Une nouvelle saison de conférences…

De la Bretagne en peinture à la côte africaine atlantique en cartes en passant par le XVIIIe siècle et les Lumières, autant de thèmes qui ont attiré nos adhérent.e.s dans l’auditorium de la Maison des associations.

Jacqueline Duroc a ouvert notre nouvelle année avec Maurice Denis (1870-1943), co-fondateur du groupe des Nabis, ces peintres, influencés par Gauguin, partisans du retour à l’imaginaire et à la subjectivité. Lui-même définit ainsi ce qu’est « essentiellement » un tableau : « une surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées ».

S ’il n’était pas breton d’origine, Maurice Denis devint un résident régulier de Perros-Guirec où il acheta une maison en 1908. Il y peint « sa » Bretagne, la vie quotidienne à Perros mais aussi à Loctudy, au Pouldu ou à Brest…, les pardons, les fêtes populaires, les régates, les baignades, sa famille (dix enfants) dans des tableaux où une grande simplification formelle s’accompagne de couleurs souvent peu réalistes, où les vagues ressemblent à des arabesques, où un même personnage peut apparaître plusieurs fois…

Maurice Denis qui était aussi décorateur, graveur et théoricien de l’art a laissé quelque 3 000 tableaux de chevalet dispersés dans de nombreuses collections publiques, des décors, des vitraux ou encore des carnets de croquis.

Certain.e.s auront eu le plaisir de visiter l’exposition qui lui était consacrée à la Roche Jagu jusqu'au 1er octobre. Celles et ceux qui n’en ont pas eu le loisir pourront la voir au musée départemental Maurice Denis à Saint-Germain-en-Laye au cours de l’hiver 2023.

Le mercredi 20 septembre, Didier Heulot, nouvel animateur du cours de « Philosophie », a invité le public à une analyse de la définition des Lumières telle que Kant l’a développée dans un article en réponse à la question : qu’est-ce que les Lumières ? ou, plus précisément, la « marche vers les lumières » (traduction du mot allemand « Aufklärung »).

Marcher vers les lumières, écrit-il, c’est sortir d’un état d’enfance, de dépendance et d’ignorance pour exercer sa raison et sa liberté ce qui suppose de dépasser sa peur de se retrouver sans tuteur. C’est pourquoi, en politique, un souverain doit inviter ses sujets à penser, tout en leur imposant de lui obéir, au risque de tomber sous la coupe d’un nouveau « tuteur ». Sans passer par une révolution, le despotisme éclairé serait un premier pas vers la démocratie...

Dans un deuxième temps Didier Heulot a présenté le thème du cours qu’il va animer pendant cette année : « l’animal » est-il une pure machine ou (très) proche de l’humain ? En quoi les nouvelles approches que l’on a des animaux change-t-elle l’appréhension de ce que sont l’animalité et l’humanité ?… Le cours permettra à toutes les personnes intéressées d’y réfléchir. N’hésitez pas à vous inscrire, il en est encore temps.

Le lundi suivant, l’auditorium accueillait Monsieur Guy Saupin, professeur émérite d’histoire moderne, spécialiste des villes portuaires européennes ainsi que des relations Afrique/Europe dans l’Atlantique à l’époque moderne. Il a montré comment un certain nombre de petits ports naturels africains, des havres occupés par des villages de pêcheurs, se sont développés au fil du temps et de l’évolution du commerce avec les Européens, notamment les Portugais, seuls colonisateurs dès 1575 (Angola). Avant les années 1850, début de la colonisation massive, l’Afrique est organisée en royaumes de tailles diverses avec souverain.e.s ou en cités-États, chacune aux mains d’une seule famille dirigeante. Le commerce est très encadré et précisément taxé, l’espace nettement partagé : les Africains occupent l’espace terrestre et les Européens l’espace maritime, d’autant plus que la « barre » oblige les bateaux à s’ancrer en rade : seules les pirogues franchissent ces vagues qui emporte irrésistiblement au large. Quels étaient les échanges ? On pense bien sûr à la traite des esclaves (fin de la traite vers 1860) mais il y avait aussi des épices, de l’or, de la gomme arabique, et les diverses fournitures maritimes et alimentaires nécessaires aux bateaux et à leurs équipages.

M. Saupin a illustré son propos de cartes et de plans d’époque représentant la côte et ses nombreux ports ainsi que le type d’urbanisation des ports. Il a rappelé au public qu’il venait de faire paraître un livre sur cette question aux Presses universitaires de Rennes.


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